LOCATAIRE

1er octobre

Une plateforme pour la location d'espaces commerciaux à court terme

Par : Charlotte Belot et Connor Cordingley

La pandémie de COVID-19 a révélé et exacerbé les problèmes de notre société, tels que l'inégalité sociale, la précarité du logement et l'insécurité alimentaire. Pour nos rues principales, cela signifie une augmentation du taux d'inoccupation commerciale déjà élevé. Ce phénomène a été particulièrement aigu à Montréal, où les rues commerçantes animées du centre-ville, qui présentaient déjà des signes d'inoccupation chronique, ont été presque complètement désertées pendant la phase de confinement de notre intervention dans le cadre de la campagne COVID-19. Cette mesure de santé publique nécessaire a vidé les rues, privant de nombreux commerces de leurs clients et de leurs revenus et les rendant incapables de faire face à leurs loyers mensuels souvent exorbitants. Cette situation a entraîné la fermeture et l'inoccupation d'un grand nombre de magasins, ce qui a nui à l'animation de ces couloirs vitaux pendant la période de redressement.

Le concept de rENTER est né de deux idées : le désir de voir les espaces commerciaux vacants dans les villes canadiennes remis en service, et le souhait de mettre en relation les habitants avec des espaces commerciaux à court terme qui correspondent à leurs idées commerciales. Ces espaces pourraient être utilisés comme boutiques pop-up, marchés saisonniers, installations artistiques, galeries, bars en plein air et espaces de travail temporaires. Ils pourraient également servir à des organisations communautaires locales comme des banques alimentaires ou des cliniques juridiques pour les personnes menacées d'expulsion. Alors que dans des circonstances normales, les propriétaires préfèrent la sécurité d'un locataire à long terme, ces utilisations à court terme pourraient être des sources précieuses de revenus provisoires. La plateforme rENTER contribuera à remplir les vitrines vides, à maintenir le dynamisme des rues principales et à fournir des espaces peu risqués et très fréquentés à des personnes qui pilotent de nouvelles entreprises et offrent des services vitaux.

Détails :

Budget : Un consortium de développeurs de logiciels, soit au sein du gouvernement, soit sous contrat avec le secteur privé ou à but non lucratif, sera nécessaire pour construire et mettre en œuvre cette plateforme. Il est vrai qu'il est difficile d'estimer les besoins financiers de ce projet si l'on n'a pas d'expérience dans le développement d'applications. La création d'une plateforme web et mobile est un projet qui demande beaucoup de temps et de compétences. Cependant, une fois la plateforme achevée, le coût de son fonctionnement devient relativement nominal. Nous proposons une procédure d'appel d'offres concurrentiel afin de maximiser la rentabilité.

Matériaux et fabrication : rENTER serait une application web et mobile structurée de la même manière qu'Airbnb, mais pour des espaces commerciaux au lieu de logements.

Installation et autres services : Les propriétaires et les locataires s'inscriront en tant qu'hôtes pour louer les espaces inutilisés, fournissant ainsi une offre de location. Pour les propriétaires, cela peut aider à combler l'écart de revenus entre les loyers à long terme. Pour les locataires, il s'agit d'une forme de sous-location qui leur permet de compléter leurs revenus en dehors des heures d'ouverture. Les espaces seront classés en fonction de leur utilisation possible. Les hôtes potentiels et leurs espaces seront soumis à une procédure d'approbation municipale, qui comprendra une évaluation de la viabilité de leur espace, des limites sur les tarifs de location afin de préserver l'accessibilité financière, et la preuve qu'ils ne sont pas en mesure de trouver un locataire à long terme. L'inscription à la plateforme se fera sur une base volontaire et n'obligera donc pas les municipalités à disposer de données complètes sur les locaux commerciaux vacants. La gestion de la plateforme est censée se faire au niveau municipal, chaque municipalité obtenant une licence pour le logiciel et l'administrant localement. Cette stratégie est privilégiée, d'une part, parce que les municipalités sont idéalement placées pour répondre aux besoins uniques de leurs communautés locales et, d'autre part, parce que la gestion doit rester dans la sphère publique afin de préserver une mission à but non lucratif et de maximiser l'accessibilité des loyers.